Comme bien d'autres, je ne vous raconterais pas mon histoire en commençant par ma naissance. Je la finirais par ce moment la plutot. La mienne commence avec mes premiers souvenirs, c'est ce que je touve le plus juste et normal. Les miens sont bons. Une famille qui m'a donné plein d'amour. Qui m'a gâté comme si j'étais une véritable princesse. De belles robes, des jouets dans tous les coins. Une soeur avec qui je passais toutes mes journées. Ma Molly, mon tout. Comme une jumelle, plus que ça, une partie de moi. 2 petites brunes avec un sourire jusqu'aux oreilles, de belles petites joues et des grands yeux pétillants alors que nos rires raisonnaient. Nous n'avions qu'une petite année d'écart, et ça nous allait très bien! Il n'y a rien que nous ne partagions pas, depuis notre plus tendre enfance. Et si nous n'étions pas dans la même classe à cause de nos un an de différence, vous pouvez être certains que c'est quasiment en courant que nous parcourions les couloirs de l'école pour nous retrouver à chaque petite pause que nous avions. Pleine de vie, curieuse de tout, facile de caractère et très sociable, l'école avait toujours été un vrai bonheur pour moi. J'y voyais mes amis, et mes facilités scolaires m'aidaient à appréhender les journées de cour sans me lamenter sur mon sort. Peut être que cette facilité à influencé mon choix de vouloir continuer ça toute ma vie, être dans une école. Faire partager ce que j'aimais, le gout de la lecture par exemple, le gout de l'art, la passion de la nature avec des enfants. Dès le lycée avec un parcours littéraire je m'étais investi à fond et ce malgré mes diverses activités à côté pour être sure de réussir à faire ce que je voulais dans la vie sans avoir à me limiter. La danse, la guitare, plusieurs sports, la photo, le dessin. On peux dire que d'un point de vue artistique, j'avais toujours été assez active. Mais ne me prenez pas pour une fille parfaite, moi aussi je suis sortie avec mes amis m'amuser toute la nuit alors que je n'en avais pas le droit. Moi aussi je me suis déjà tapé une sacré gueule de bois qui m'a fait dire au matin que plus jamais je ne boirais une goutte d'alcool. Moi aussi j'ai eu le coeur brisé parce que j'ai voulu faire confiance à un homme. Hé oui, la vie ne peut pas être que blanche, ou que noire! La fac a été une bonne periode de ma vie malgré les désillusions et la fatigue qu'elle entraine, le stress des exams, les amitiés qui se créent puis qui se brisent. L'éloignement de chez soi. J'ai pu vivre tout un tas de choses la bas, forger pas mal d'experience, connaitre les petits boulots à côté comme pas mal d'étudiants d'ailleurs. Ma vie était parfaite il y a un an. Diplomée. Assez heureuse. Bien entourée. C'est au cours d'un repas familial que tout avait basculé pour moi. Puisque j'allais m'installer bientot de façon définitive pour trouver un job et exercer le métier pour le quel j'avais tellement étudié, j'avais fouillé dans la pièce servant de débarras à mes parents pour remplir plusieurs cartons de petites babioles auxquelles je tenais, des souvenirs en grande partie. Fouillant dans les meubles à la recherche d'objets que j'aurais pu mettre de côtés ou de vieilles photos à emmener pour avoir ma famille avec moi, un dossier bleu avait attiré mon attention tout au fond de celui ci, écrasé sous une pile d'autre. La raison? Mon nom sur le côté de celui ci, écrit soigneusement au marqueur noir. Je n'avais pu résister à la tentation de voir ce qu'il pouvait bien contenir. Des photos de ma mère enceinte? Les premières échographies? Des souvenirs de mes dessins à l'école? Non..Des papiers d'adoption..Ni plus. Ni moins. Des signatures. Une sorte de contrat de passation de droits selon moi. Un échange contre bon soins. Un abanddon. Je ne me souviens pas de e qui avait bien pu se passer dans ma tête à ce moment la. Mais par contre je me souviens du bruit des larmes tombant sur la feuille cartonnée. De la couleur plus sombre du papier humide. Des tremblements qui me secouaient. De la colère plus dans mon coeur que dans ma tête. De mon poing contre ce foutu meuble qui avait fait voler ma vie en éclats. De la douleur le long de mes doigts. Je me souviens avoir crié, hurlé. Mais ça..Je ne sais pas si c'était plus à cause de la douleur de la main, ou alors de celle de mon coeur. Je pense que je leur avais crié dessus bien plus que j'avais parlé ce jour la mais j'avais finalement appris la vérité. Ils m'avaient adopté parce qu'elle ne parvenait pas à tomber enceinte. Ma mère avait apparement demandé une adoption totale, on ne s'était jamais vu. Un an plus tard naissait pourtant ma petite soeur, Molly qui ne savait pas plus que moi que si notre amour était celui de deux soeurs, notre sang en revanche n'avait rien de fraternel. Le miracle de la maternité, m'expliquait ma mère d'adoption. Un phénomène courant, un enfant biologique après une adoption qui nous focalisait moins sur ça. Je m'étais totalement renfermée suite à ça. Je ne faisais pas partie de cette famille, et on ne pouvait pas compter sur sa famille. Seule ma soeur restait mon pilier dans cette dure épreuve ou je restais à moitié prostrée dans mon coin, à me demander d'ou je venais et comme tout enfant adopté, pourquoi on avait pas voulu de moi. Juliette. Ce prénom. C'est tout ce qu'on avait daigné me donner avant de me laisser comme une paire de chaussures dont on veux plus. Par rancoeur..Par curiosité, je n'avais pas pu m'empêcher de faire des recherches pour retrouver ma mère biologique. Je voulais comprendre pourquoi. Je voulais connaitre ma famille biologique. Mes racines. Sans racines, un arbre ne pousse pas. Et ne donne rien. Je voulais me contruire une vie, et pour ça j'avais besoin de savoir d'ou je venais pour ne pas vivre toute ma vie dans l'incertitude, noyée dans mes interrogations au point de ne plus en dormir la nuit. Et c'est comme ça que j'avais attéri ici, sautant sur l'occasion d'un poste en tant que prof en maternelle pour me trouver un logement tout près de ma petite soeur en plus de ça qui avait pu ouvrir ici une boutique de vêtements pour bébé. Et voila ou j'en suis maintenant. La suite appartient à mon futur. Ne soyez pas curieux, je le suis moi aussi. Curieuse d'obtenir mes réponses. Curieuse de ce qui m'attends.