Je crois que...j'attire les complications, tout le temps, dans tous les domaines... Et plus particulièrement dans ma vie personnelle. D'abord, avec mes parents. Je n'ai jamais été à la hauteur pour eux, j'étais toujours été la déception de la famille. Je n'ai pas fait les études qu'ils voulaient, je n'ai pas fréquenté les gens qu'ils voulaient, je n'ai pas fait les choix qu'ils voulaient. J'ai décider de mener ma vie comme moi je l'entendait, et ça, ils ne l'ont jamais accepté. Ils n'ont jamais accepté non plus que je ne sois pas comme Laurie.


"Tu ne veux pas être un peu plus comme ta grande sœur? Regardes, elle a une tonne d'ami, elle réussit tout ce qu'elle entreprend, pourquoi tu es toujours dans ton coin toi? Prends un peu exemple sur Laurie!"

Un sourire forcé se dessina sur mes lèvres.

"Je vais essayer maman..."

Et j'avais essayé, mais ce n'était pas moi, et je n'arrivai pas à aller contre ma nature. J'étais Olivia, je n'étais pas Laurie, leur fille parfaite. Moi, j'avais mes défauts, mon caractère, mes passions, et ça dérangeait énormément mes parents.


Peu après mes 18 ans, ils m'ont dit que si je ne suivais pas leur règles, je devais quitter le domicile familial. J'avais envie d'étudier l'art et la photographie, et vu que ce n'est pas un "vrai métier", ils ne paieraient pas pour ça. J'ai donc du me débrouiller toute seule, et très sincèrement, c'est ce qui m'est arrivé de mieux dans la vie. Enfin...avant de LE rencontrer.

Je commence alors des petits boulots à droite à gauche pour payer mes études et tout ce qui va avec. Ça n'a pas été facile, mais je suis fière de dire que j'ai réussi par moi même et que je ne doit rien à personne. Dans la famille, c'est Laurie qui a toujours été la chouchoute, elle a toujours tout eue, mais quelque part, je préfère ma place à la sienne.

Malgré tout, j'adore ma sœur. Elle n'y est pour rien si mes parents dit ainsi, elle n'y est pour rien si elle est parfaite et correspond exactement à leurs attentes. Laurie et moi sommes très différentes, mais elle n'a jamais essayer de me rabaisser, elle a toujours prit ma défense devant nos parents. Laurie, c'était la fille souriante, pimpante, gentille (parfois même un peu trop), polie, soignée, qui réussissait toujours, qui aimait toujours tout et tout le monde. Sur certains points je lui ressemblais,  j'étais quelqu'un de plutôt gentil, mais disons que j'avais un peu plus de caractère, je disais ce que je pense sans me soucier des avis des autres, je ne faisais pas toujours ce qu'on attend de moi, j'étais plus désinvolte, plus "fofolle", plus impétueuse et indomptable. Disons que nous avions les même valeurs, mais qu'elle était la glace et j'étais le feu, elle était la sympa et j'étais la discrète, elle était la sportive et j'étais l'artiste. Nous étions à la fois similaire et très différentes. Cela dit, notre différence d'âge devait jouer également.


Son visage, son regard, sa voix, son odeur, son attitude, sa façon de bouger, tout m'enivrai chez lui. Des le premier regard échangé, il y'a eu cette électricité dans l'atmosphère, ce sentiment indescriptible. Le temps s'est arrêté, mon cœur aussi. C'était peu être un peu cliché, mais ça m'a complètement retourné. Lui? C'était Zachary Joe Evermoore, le petit ami de ma sœur. Je ne suis jamais tombé amoureuse, j'ai eu deux petits amis, mais c'était deux histoires sans passions, sans flammes, c'était juste...comme ça. Je n'étais pas le genre de fille à avoir besoin d'un mec en permanence, bien au contraire. C'était plutôt Laurie qui avait du succès. Elle allait facilement vers les garçons, elle avait le contact facile, elle était très sociable. Certes, certains garçons pouvaient préférer mon côté mystérieux à la sympathie de Laurie, mais j'avais du mal m'attacher, à avoir réellement de l'affection pour quelqu'un...  .


Ce jour la, j'avais rendez-vous dans un petit restaurant avec ma sœur et son nouveau petit ami. J'étais arrivée la première, je les attendais à une table discrète et tranquille au fond du restaurant.

Joe, je te présente Olivia, ma petite sœur. Olivia, voici Joe, dont je t'ai si souvent parler.

J'aurai du me lever pour les accueillir, pour le saluer. J'aurai du dire quelque chose, sourire, me présenter, avoir une réaction humaine et normale. Mais au lieu de ça, je suis rester assise sur ma chaise, en le fixant droit dans les yeux, sans rien dire, sans rien faire, un vrai zombie. Lui non plus n'a rien dit, lui aussi me fixait. De longue seconde s'écoulèrent avant que Laurie de me sorte de ma torpeur.

Allo? La terre appel Olivia?

Je me retournai vers ma sœur et retrouvai mes esprits, je me levais enfin, affichant un grand sourire pour masquer mon...ma....je ne sais même pas ce qu'était ce sentiment.

Excuse moi, c'est juste que... Tu sais à quel point je peux être dans les nuages parfois.

J'embrassai ma sœur sur la joue et Joe s'approcha de moi. Je du faire un effort surhumain pour rester calme et "normale". Quand il se pencha vers moi pour me faire la bise je fis un nouvel effort pour contrôler mes tremblement. Il me fit une bise incroyablement rapide, et c'était beaucoup mieux ainsi.

Salut, ravie de te rencontrer enfin Joe.

Je me rendais compte que j'adorai prononcer son prénom. Enfin on s'attablait tous, j'avais mis le plus de distance possible entre Joe et moi, il me mettait mal à l'aise, puis nous passions commande tout en apprenant à se connaitre. J'essayai de ne pas le regarder, même si je n'avais pas vraiment le choix.

Laurie avait l'habitude de sortir avec des mecs très "proprets", de bonne famille, poli et sage, comme elle. Alors quand j'ai vu Joe arriver, j'ai été surprise. Un grand brun, avec des yeux à faire fondre un iceberg, un sourire qui aurait pu changer le monde, ou du moins...mon monde. Il avait le corps couvert de tatouages  que j'avais tenté d'analyser et déchiffrer. L'artiste que j'étais était fasciné par la précision des détails.


Nous avions fêté l'anniversaire de Joe hier soir, dans son appartement, c'est Laurie qui m'avais invité. C'était en comité restreint avec uniquement leurs amis les plus proches. D'ailleurs je ne me sentais pas vraiment à ma place. Ils étaient tous en couple, des couples d'amis, et moi j'étais...la petite sœur de Laurie. En plus ils avaient tous la trentaine alors que je n'avait que 20 ans. Certes j'avais beaucoup de maturité pour mon âge malgré mon côté fofolle, et je fréquentais souvent des gens plus vieux, mais la c'était les amis de ma sœur et pas les miens. Enfin peu importe, j'étais mal à l'aise. Même si je m'entendais bien avec Joe. Plus que bien même, nous étions sur la même longueur d'onde, nous étions pareil, j'avais parfois l'impression de le connaître depuis toujours... Enfin, la tête en l'air que j'étais avait oublier son manteau chez lui hier soir. J'avais demander à Laurie de le récupérer mais elle était déjà rentrer et elle bossait ce matin, alors j'étais allé le récupérer moi même.


Quand Joe vint m'ouvrir la porte, il portait uniquement un vieux jogging gris en coton, laissant son torse nu, dévoilant de nouveaux tatouages que je n'avais jamais vu et sur lequel je m'efforçais de ne pas m'attarder.

Salut. Désolée de te déranger, j'ai oublier ma veste hier.

Il m'invita à entrer et on cherchait ma veste ensemble, puis tout s'enchaîna trop vite. Nos regards se croisèrent, sa main effleura la mienne, un frisson me parcouru. Comme deux aimants, on s'approchai l'un de l'autre, il me caressa mes cheveux, je fermai les yeux, puis fini par poser une main sur sa joue. Il me serre dans ses bras tandis que mes mains parcourent son dos, je le sens trembler sous mes doigts, ou alors se sont mes tremblements, je n'en sais rien. Ses lèvres se posent sur les miennes et le temps s'arrête. C'était lui, celui qu'il me fallait. Il n'était pas pour Laurie, il était fait pour moi, j'étais faite pour lui. Je lui rendit un baiser passionnée, il posa ses mains sur moi, puis me souleva jusqu'à son lit tandis que je dévorais son cou.

J'ouvrais les yeux, je ne savais pas vraiment ou j'étais, un trou noir. Au bout de quelques secondes, je retrouvai mes esprits. J'étais chez Joe, j'avais couché avec Joe, j'étais...j'étais dans les bras de Joe en ce moment même! Je levai la tête vers lui, il était déjà réveillé, il me tenais contre lui. Il déposa un baiser sur mon front et me caressai les cheveux.

Joe je...je suis désolée. On a fait une énorme erreur et...

Je fus interrompue par un baiser, je me hissai sur lui. Je n'arrivai pas à lui résister, nous avons recoucher ensemble, et après ça nous sommes rester à discuter dans son lit, à s'embrasser, à se taquiner, se chamailler, se chatouiller. J'étais plus rigolote avec lui, plus joviale, j'étais plus "moi même". Je le faisais rire, j'aimai l'entendre rire. Puis ce fut l'électrochoc, c'était le mec de ma sœur, c'était le copain de Laurie. Je sautai hors du lit et enfilai mes vêtements, en partant je regardais Joe.

Ce qui s'est passé était une regrettable erreur, ont doit oublier ça et ne jamais en parler à Laurie. Ça ne se reproduira jamais!

J'avais été un peu dur avec lui, et ça me fendais le cœur, mais c'était mieux ainsi. Mais mes résolutions s'envolèrent en fumée à chaque fois que je me retrouvai seule avec lui. Je n'avais jamais connue une telle passion, je ne pouvais pas lutter. Entre lui et moi, c'était le feu d'artifice! On couchait ensemble régulièrement, mais ce n'étais pas que ça. On parlait beaucoup ensemble, on se comprenait. En plus du sexe, une tendresse c'était installer entre nous, une douceur. On pouvait passer des soirées ensemble sans faire l'amour, juste à s'embrasser, se prendre dans les bras, discuter des heures et des heures. Cependant, je culpabilisai énormément. Joe n'était pas à moi, il était à Laurie. Mais j'étais tomber amoureuse de lui, éperdument amoureuse.  


"Ne pars pas Joe, je t'aime. S'il te plais, restes avec moi, on s'enfuira ensemble, on s'installera quelque part. Mon amour, s'il te plais, je t'aime tellement..."

C'est ce que j'aurai du lui dire, c'est ce qui aurait pu tout changer. Mais je n'ai rien dis, je l'ai regarder partir. On s'était vu la veille, nous n'avions pas dormi de la nuit, nous n'avions pas quitter les bras l'un de l'autre de la nuit. J'aurai du lui dire que je l'aimai, c'est ce soir que j'aurai du me lancer, mais je ne l'ai pas dis, et il ne l'a pas dit non plus, alors on a continuer à se serrer encore plus fort. Il m'a dit qu'on allait avoir une grande discussion à son retour de l'armée, qu'il voulait quitter Laurie pour moi. J'étais égoïste pour le coup, mais je l'aimai trop, et même ma relation avec ma sœur ne pouvait aller contre ça, c'était trop fort. Joe et moi, c'était une évidence. Le lendemain, j'ai du lui dire au revoir à nouveau, l'au revoir "officiel", l'au revoir en tant que la petite sœur de sa copine. On était sur le quai de la gare, Laurie, Joe, la mère de Joe et moi. Il embrassa d'abord sa mère qui pleurait. Évidement, le dernier au revoir serait pour sa petite amie... Alors ce fut moi qui du lui dire au revoir en deuxième. Un sourire forcé se dessina sur mes lèvres. Je retiens mes larmes. On s'approchait l'un de l'autre, il me prit dans ses bras, me serra contre lui, trop fort, trop longtemps... J'essayai de me dégager discrètement mais il ne lâchait pas prise, sous le regard de Laurie. Je lui murmurai discrètement a l'oreille:

Joe, arrêtes mon cœur, Laurie est la, s'il te plais...

Il me lâche et recul. Laurie n'y voit que du feu... La mère de Joe et moi les laissons seuls entre "amoureux". Et je ne peux m'empêcher de ressentir de la jalousie. Je m'éloigne un peu et me retourne vers eux, Laurie est dans les bras de Joe, et il me fixe par dessus l'épaule de ma sœur, je lis la tristesse dans ses yeux, je lui envoi un baiser de la main, c'était la dernière fois qu'on se voyait avant des mois.

Tellement de choses se sont passées... Laurie est tombé enceinte de Joe... Et moi qui croyais qu'il ne la touchait plus depuis qu'on avait entamé notre relation, je me suis foutu le doigt dans l'œil. J'étais jalouse, et en colère, même si c'était absurde. C'était le moment d'en finir avec cette relation malsaine et dévastatrice. Nous n'avons plus jamais eu de nouvelle de lui, ça me déchirais le cœur, mais c'était mieux ainsi. Et comme les mauvaises choses n'arrivent jamais seules, peu après son accouchement, ma sœur à eu un grave accident qui lui a coûté ses jambes et depuis elle est plongée dans une profonde déprime. Du coup, je m'occupe de ma nièce Jessica.

Je ne m'habituai pas à son absence malgré tout. Et un jour j'ai appris qu'il était revenu de mission, et j'ai décider de prendre les choses en mains. Il devait assumer ses responsabilités. J'allais le trouver et je lui expliquai la situation en lui présentant Jessica.  Il était...changé. Il y avait quelque chose de différent en lui, quelque chose c'était brisé. Je mourrai d'envie de le consoler, de le prendre dans mes bras et lui faire oublier toutes les horreurs de la guerre, je voulais le rendre heureux, mais je n'avais pas le droit, car les choses avaient trop changés. Alors je faisais semblant d'ignorer son malêtre. Il a entièrement assumer ses responsabilités, et je l'aidai avec la petite. On agissait presque comme si on ne se connaissait pas, comme si il n'y avait jamais rien eu entre nous. Mais combien de temps cela allait t'il encore durer? Je n'en pouvais plus de le voir aller aussi mal, je crevai d'envie de l'aider, de lui sauter dans les bras et lui avouer enfin à quel point je l'aime...