Voilà déjà deux ans que je suis à la recherche de mon frère et plus de dix ans qu'il m'a abandonné dans cette maison de fou. Je suis enfin de retour dans sa vie et j'ai découvert qu'il vivait paisiblement dans cette ville appelait Sunset Dream. D'ailleurs cette ville est vraiment très belle et très accueillante. Je suis actuellement assis dans le taxi en direction de l'appartement de mon frère. Comment je sais ? Super hacker comme je suis, j'ai piraté le réseau de la ville pour avoir son adresse et je l'ai eu. Je suis d'ailleurs assis dans le taxi à pianoter sur mon téléphone. Je suis perdu dans mes pensées d'ailleurs, je repense à tous que j'ai vécu ces dix dernières années, à quel point j'ai souffert enfermé dans cette hôpital de fou à recevoir des médicaments pour calmer mon cerveau. Je ne les prenait pas bien entendu car je sais au fond de moi que je ne suis pas fou, je suis juste un grand frère protecteur qui a voulu sauvé sa petite sœur des griffes de ce psychopathe, mais qui n'a malheureusement pas réussis. Quand je repense à tout ça, j'ai un pincement au coeur car je me dit que ma petite soeur à du tellement souffrir quand je suis parti. Elle a tellement souffert qu'elle en ai morte et je n'ai pas pu être là pour la protéger. Je m'en voudrais toute ma vie pour ce que j'ai fait et surtout, je ne me le pardonnerait jamais. Quand je vois le chauffeur de taxi aller doucement, je soupire et roule des yeux. "Allez plus vite, je suis pressé bon sang !!" Je soupire une nouvelle fois, c'est pas possible, je lui ai dit en montant dans ce taxi que j'avais un rendez-vous et qu'il ne fallait pas que je sois en retard. Le chauffeur obéis sans rechigner et heureusement pour lui sinon il se serait prit une patate dans la tronche et j'aurais pas payé la course. Je regarde l'heure et dix minutes plus tard, j'arrive enfin devant l'immeuble ou mon frère réside. Ce bâtiment est pas mal du tout dit donc, peut-être que je prendrais un appart ici, nous verrons bien. Je sors donc du taxi, je paye le chauffeur qui part très vite. Je lui ai fait si peur que ça ou quoi ?

Enfin bref... je me tourne vers le bâtiment puis décide d'y rentrer, heureusement pour moi une femme sort à ce moment là et j'y rentre sans devoir sonner chez mon frère. Je monte les étages et une fois arrivé. Je souffle un bon coup puis sonne à la porte attendant que celui ci ouvre. Une fois fait, je le regarde dans les yeux, il n'a pas changé enfin si un peu, il a prit en muscle et il a vieillit, le pauvre. Je continue de le regarder dans les yeux. "Comme on se retrouve !" Si ça se trouve, il ne se souvient pas de moi, il m'a complètement oublier et il a surtout oublier qu'il a un frère, si c'est ça je suis vraiment très déçu et je lui en voudrait encore plus. Avant qu'il parte, mon frère et moi étions très proche, il était comme mon héros, je l'admirais énormément et je voulais être comme lui. Aujourd'hui ce n'est plus du tout le cas tout simplement parce qu'il m'a abandonné et qu'il a abandonné sa petite sœur qui n'est plus là aujourd'hui. Je continue de le regarder et il ne dit rien, limite il beugue. "Tu ne te souviens pas de moi Jaiden ?" Peut-être qu'il va se souvenir comme ça, je n'ai pas autant changé que ça si ? Enfin j'avais 14 ans, c'est sûr que vu que maintenant j'en ai 24, j'ai sûrement énormément changer, mais on me reconnaît toujours enfin je crois. Enfin bref... On va bien voir si ce face à face avec mon frère va bien ou mal se passer, s'il va levé la main face à tous que je vais lui balancer ou seulement reconnaître ses erreurs, nous verrons bien et il vaut mieux pour lui qu'il ne le fasse pas car quand je m'énerve, ça se passe jamais bien.

Il avait mal au crâne. Terriblement mal au crâne. Tellement mal au crâne qu’il avait l’impression qu’il pouvait s’évanouir d’un moment à l’autre. Pas très viril pour un homme me direz-vous, mais cet homme pouvait être tout pardonné lorsque, comme dans le cas de Jaiden, il était atteint d’une tumeur au cerveau. Il avait l’impression qu’un marteau piqueur était en train de lui labourer la tête et chaque petit bruit, même le plus infime, lui faisait l’effet d’une bombe dans le cerveau. Il détestait ça. Il détestait ce sentiment d’être faible. C’est pour cela qu’il ne sortait pas de chez lui, il ne voulait pas montrer sa détresse. Alors il restait enfermé à souffrir en silence, à prendre tout un tas de médicaments prescrits par ses médecins, en attendant que sa tumeur lui ronge lentement et douloureusement le cerveau. Il n’y avait aucune issue, aucune échappatoire. Il avait vu plusieurs médecins et tous avaient tenu le même verdict, tous avaient été catégoriques : il ne survivrait pas. La tumeur était bien trop implantée pour être retirée. Et même si tout espoir l’avait quitté depuis belle lurette, il n’avait pas baissé les bras dans ses recherches et il continuait de consulter régulièrement de nouveaux médecins. Peut-être avait-il une infime chance de tomber sur quelqu’un qui tenterait tout pour le sauver ? Hum… Comme on dit, l’espoir fait vivre, mais comme de toute façon il n’en avait plus. Il essayait de profiter de chaque instant qu’il lui restait à vivre, mais ce n’était pas la chose la plus évidente à faire lorsqu’on souffrait d’une migraine abominable. Il osait à peine bouger tant la douleur lui vrillait le crâne, et il était simplement allongé sur son lit, sa tête posée sur ses mains. Il fixait le vide depuis un moment déjà, alors que Boo Radley, son rottweiler, était couché à ses côtés, serré tout contre lui et sa truffe niché dans son cou. Habituellement, il n’autorisait pas l’animal à grimper sur le lit. Aujourd’hui, il s’en fichait complètement. D’ailleurs, qu’allait devenir Boo une fois qu’il ne serait plus là ? Qui allait s’en occuper ? Peut-être aurait-il pu le confier à Lottie ? Le chien l’appréciait et il aurait été bien avec elle. Mais peut-être qu’elle ne désirerait pas s’encombrer d’un animal et c’était tout à fait compréhensible. Néanmoins, il ne voyait qu’elle. C’était la seule personne à qui il faisait entièrement confiance et la seule personne qui, il le savait, s’en occuperait bien. Il ne pouvait même pas dire qu’il allait le confier à Birdie, puisqu’il n’avait pas l’intention de lui demander quoi que ce soit, et puis avec ses jumeaux, ça n’aurait pas été très prudent. Boo n’était pas d’un naturel agressif et obéissait au doigt et à l’œil. Si on lui disait d’attaquer, il attaquait, mais il ne le faisait pas sans raison. Néanmoins, avec des enfants en bas-âge… L’animal n’aurait certainement pas été très heureux de se faire tirer les poils à tout bout de champ et il aurait fini par se défendre. Alors non, mauvaise idée. Mais alors qui ? Il n’avait pas envie que cette pauvre bête se fasse piquer par sa faute. Il ne méritait clairement pas ça. Enfin… Jaiden poussa un long soupir. Réfléchir autant accentuait encore son mal de crâne et il décida de ne plus penser à rien. Dormir pourrait peut-être apaiser un peu sa douleur. Alors, après avoir avalé un énième cachet pour lutter contre cette atroce migraine, il ferma les yeux. Il mit un petit moment à trouver le sommeil mais, finalement, il y parvint.

Ce furent des coups frappés à la porte et les aboiements furieux de Boo qui le tirèrent de son sommeil. Si sa migraine s’était un peu calmée, elle revint immédiatement au galop lorsqu’il entendit tout le vacarme que faisaient l’animal et la personne qui frappait comme un forcené à sa porte. Péniblement il se leva et se traîna jusqu’à la porte. Si ce bruit ne s’arrêtait pas tout de suite, il allait finir par commettre un meurtre. Et il n’y avait rien d’ironique là-dedans. D’un ton sec, il ordonna au chien de se taire et celui-ci obéit, s’asseyant face à la porte, la fixant d’un œil mauvais. S’il y a bien une chose dans laquelle Boo excellait, c’était de monter la garde et de protéger son maître. Mais parfois il prenait son rôle un peu trop au sérieux. Bah… On n’était jamais assez prudent de nos jours. Glissant une main dans ses cheveux pour les remettre en place, Jaiden ouvrit ensuite la porte et se retrouva face à un homme, de quelques années plus jeune que lui en apparence, un peu plus petit aussi. Des cheveux bruns, un regard bleu et des traits qui lui étaient plutôt familiers. Il resta sur le pas de la porte à le fixer durant un moment, cherchant où il l’avait déjà vu. C’est seulement lorsque l’individu prit la parole que cela fit tilt dans son cerveau. Mais oui, bien sûr, Jayson ! Bordel de merde, mais qu’est-ce qu’il foutait là ? Il avait terriblement changé. En même temps, la dernière fois qu’il l’avait vu, il avait quatorze ans et n’était franchement pas à son avantage physiquement. Petit, pas spécialement maigre mais pas non plus hyper musclé, quelques boutons sur le visage… Ce gamin-là semblait avoir disparu depuis un moment déjà, pour laisser place à un homme de taille correcte, tout en muscle et au regard assuré. Bien, au moins son frère n’était pas devenu une lavette, c’était déjà ça. Quant à croire qu’il ne le reconnaissait pas… Comment aurait-il pu l’oublier ? C’était son frère après tout. « Bien sûr que si je te reconnais, idiot ! » Il leva les yeux au ciel, comme pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas Alzheimer. « Qu’est-ce que tu fous là ? »

Jaiden me regarde en essayant de se rappeler qui je peux être car il m'a déjà vu quelque part. En même temps il m'a supporter pendant 14 ans donc c'est normale que je lui dise quelque chose. S'il m'a oublier, c'est sur que je vais gueulé et lui rappeler qui je suis réellement. Je ne suis plus le petit garçon qui ne disait jamais rien, non ce petit garçon à disparu pour toujours. Je ne suis plus le gentil petit garçon que tout le monde adorait. Maintenant la moitié des gens me déteste et j'en ai rien à faire. Ça me fait quand même quelque chose de revoir mon grand frère, mon héros lorsque j'étais enfant, mon modèle. C'est fou l'admiration que j'avais pour lui. Une fois nous avions un devoir à l'école et je devais parlé de la personne que j'admire le plus. Tout le monde à parlé de leurs pères ou de leurs mères, mais pas moi. J'ai parlé de mon grand frère et je me souviens avoir eu une super bonne note. Je m'étais chopé un 18/20, j'étais trop fière de moi, mais mon grand frère était déjà parti lorsque j'ai eu cette note. Je n'ai jamais pu lui dire tous que je pensais de lui, lui faire lire mon devoir ou encore le lui lire. Je l'ai encore avec moi d'ailleurs. Il m'arrive parfois de le relire et me dire qu'il y aurait plus se passer des choses tellement différente si mon frère n'était pas parti du jour au lendemain sans rien dire. Lorsqu'il prend la parole et qu'il me reconnaît, je suis soulagé vraiment. Il me demande ensuite ce que je fous ici. Sérieusement ? Ça ne lui ai pas venu à l'esprit que mon grand frère me manquait ? Je reste sur le seille de la porte en le regardant. Je m'approche doucement puis rentre à l'intérieur, je me tourne vers lui. "J'avais envie de voir à quoi ressemblait ta nouvelle vie... J'aurais voulu venir avant, mais je n'ai pas pu... Sinon ça fait bien longtemps que je serais venu te retrouvé avec Callie." Je me cale tranquille sur le canapé, je caresse son chien qui vient me voir. Je ne savais pas que mon frère adorait les animaux. On en avait pas à l'époque, mais en même temps avec le beau père et la mère folle dingue c'est un peu normale. Mon grand frère à énormément changer. Il est encore plus baraqué que quand il est parti pour sa nouvelle vie. J'observe attentivement son appartement puis repose mes yeux sur lui. Ça me fait plaisir de le voir, mais j'ai encore la haine contre lui car pendant qu'il se prélasser dans sa nouvelle vie, moi je vivais l'enfer. Je ne sais même pas s'il est au courant pour moi ou même pour Callie. Ça fait quand même 10 ans que je n'ai pas eu de nouvelles de lui. Il a l'air fatigué quand même, je l'ai peut-être réveiller, je ne sais pas du tout. Enfin bref, c'est pas trop mon problème en faite. "Si je suis là dix ans plus tard, c'est pour avoir des explications sur le pourquoi tu es parti du jour au lendemain sans prévenir, sans même prendre la peine de me dire au revoir. Nous étions tellement proche à l'époque... Je n'ai jamais compris cette décision Jaiden." J'ai énormément souffert de son absence, j'ai eu du mal à m'en remettre. Je n'ai pas arrêter de l'appeler, mais il avait changé de numéro. Je n'ai jamais compris pourquoi et ça m'a tout simplement détruit. J'espère qu'il me donnera des explications. J'ai tellement souffert que je suis devenu impuissant face à mon beau père. Il a frappé ma sœur, je me mettait au milieux et c'est moi qui me prenait les coups. Un jour il m'a tellement frapper qu'il m'a casser un bras et il m'a menacer de dire que je suis tombé en vélo, ce que j'ai dit bien évidemment. A l'époque mon beau père me terrifiait, mais ce n'est plus le cas et je sais qu'un jour ou l'autre, je me vengerais. Il s'y attendra pas et je serais sans pitié c'est sûr.

Cela faisait approximativement une dizaine d’années qu’il n’avait pas revu son grand frère et, en y réfléchissant bien, il avait l’impression que cela faisait beaucoup plus longtemps que cela. Il n’avait pas vu les années défiler, ces dernières étant passées à une vitesse folle et voilà qu’il se retrouvait face à un homme et non pas face à un gamin. C’était assez déstabilisant lorsqu’on y pensait. Quelque peu effrayant aussi. Dix ans ce n’était pas rien tout de même. Dix ans qu’il n’avait pas eu de contact avec sa famille, dix ans qu’il n’avait pas revu sa mère, sa mère qu’il avait tant aimé auparavant, qu’il avait admiré. Elle avait été son modèle, c’est vrai, même si honnêtement elle était loin d’en être un. Il l’avait aimé. Et puis les choses avaient changé radicalement et il s’était sauvé, abandonnant tout derrière lui. Et son frère et sa sœur faisaient partis des choses qu’il avait décidé d’abandonner, il ne pouvait pas le nier. Il était parti sans se retourner, sans se poser de questions, sans même dire au revoir. Il avait juste disparu comme ça, un beau matin. Après avoir passé plusieurs mois à économiser en secret, il s’était payé un billet d’avion et s’était envolé pour les États-Unis sans rien dire à personne. Et jusqu’à présent, jamais personne n’avait cherché à le retrouver. Il faut dire qu’il n’avait pas non plus fait d’efforts pour revoir sa famille, bien que sa meilleure amie Lottie l’ai forcé à de nombreuses reprises pour qu’il reprenne contact. Mais il n’avait jamais vraiment voulu, se sentant peut être trop lâche pour leur expliquer pourquoi il était parti sans se retourner. Et voilà qu’aujourd’hui, son petit frère était sur le pas de sa porte. Qu’allait-il lui dire exactement ? Comment allait-il justifier une absence de dix ans ? Il n’y avait aucune excuse, aucune justification valable. Et au vu du regard que Jayson lui lançait, il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il pensait la même chose. « Hum, simplement pour me voir, hein ? » Il haussa les épaules puis suivi son frère à l’intérieur, ce dernier étant entré sans même demander, faisant déjà comme chez lui. Assis sur le canapé, il caressait Boo, l’animal ayant cessé de grogner. Il battait doucement de la queue et avait posé son nez sur les genoux de Jayson. Chien de garde, mais également excellent compagnon. Jaiden vint s’installer à son tour sur le canapé et ferma un instant les yeux, une main posée sur sa tempe droite. Si sa migraine s’était un peu calmée avec les médicaments, elle était toujours présente et continuait de le faire souffrir. Néanmoins ce n’était pas le moment de le montrer, il ne souhaitait pas avoir à subir l’interrogatoire de son frère. Il le lui dirait plus tard. Pour le moment ils avaient certainement d’autres choses à se dire, plutôt que : « Hé frangin, tu sais quoi ? J’ai une tumeur au cerveau, je vais mourir dans quelques mois, voilà voilà, salut ! » Non franchement, ça n’aurait pas été la meilleure option. Alors il l’écouta parler, lui reprocher son départ. Jaiden écoutait en silence, réfléchissant en même temps. Oui, à l’époque ils étaient proches tous les deux, mais aujourd’hui ? Que restait-il ? Pas grand-chose malheureusement. « Je suis parti parce que j’avais besoin de m’éloigner de tout ça, de changer d’air, de changer de vie… J’avais besoin de renouveau et ce n’était pas en restant en Australie que j’allais trouver ce que je cherchais. Alors je suis parti. » Cela n’expliquait pas pourquoi il était parti du jour au lendemain sans prévenir personne, mais c’était déjà ça. Il poussa un léger soupir. S’il avait abandonné sa famille, il ne regrettait néanmoins pas ses choix. Que serait-il advenu s’il était resté là-bas ? Il serait probablement devenu complètement dingue, il avait donc fuit pendant qu’il en était encore temps. Si il avait pu, bien sûr qu’il aurait emmené son frère et sa sœur. Mais à l’époque ils étaient encore trop jeunes, ce n’étaient que des enfants et il n’aurait pas pu les prendre avec lui. Déjà que subvenir à ses propres besoins avait été compliqué, alors si en plus il avait dû s’occuper de deux autres personnes… bonjour la galère ! « Je sais que je n’aurais pas dû partir comme ça, mais si j’avais prévenu qui que ce soit… Tout fini toujours par se savoir tu sais, et je suis persuadé qu’on m’aurait empêché de partir. » Il secoua lentement la tête et fixa un point quelque part dans son appartement, tandis qu’il se massait lentement les tempes. Il garda le silence pendant un petit moment, puis se tourna vers son frère. « Comment tu vas depuis tout ce temps ? »