Tu regardes les illuminations et les musiques des manèges t’envahissent du haut de tes deux petites années, serrant la main de ta maman si fort par peur de la perdre. Tu adores la fête foraine malgré que tu ignores encore exactement ce que c’est, le simple fait d’être là avec tes parents te plaît énormément.  Dans ta main libre, tu tiens fermement une barbe à papa que tu t’empresse de dévorer, ta petite tête étant presque invisible à côté de la friandise, l’excès de sucre se fera surement ressentir dans une petite heure, mais papa avait bien voulu te l’acheter sous le regard exaspérer de maman qui lui disait qu’il te gâtait beaucoup trop. Papa était parti un moment aux toilettes mais avait déclaré qu’il vous rejoindrait à manège à chevaux de bois. La pression de la poignée de ta mère se desserre un peu lorsqu’elle entend une dame hurler à l’enlèvement, elle regarde ailleurs un moment et tu te sens soudainement soulever du sol. Tu veux crier mais une main t’en empêcher et soudain, tu te sens lourde et fatiguée si bien que tes yeux se ferment pour te laisser te bercer dans les bras de Morphée. Depuis ce jour, tu n’as plus jamais revu ton père et ta mère biologiques. Wilma disait toujours que tu avais trop d'imagination et que tu les avais simplement rêver, que cette scène ne s'était jamais déroulée et tu avais fini par la croire.

Si Harry Potter vivait les onze premières années de sa vie dans un placard sous l’escalier, tu eus la chance de vivre dans une prison dorée d’une chambre d’enfant plus que confortable aux aspects de maison en pain d’épice de la vilaine sorcière d’Hansel & Gretel. Ta vie ne fut pas des plus désagréables bien que l'école à domicile renforçait ta solitude et éveillait la curiosité de petite fille que tu étais. Plus le temps avançait et plus tu commençais à te poser des questions, le sentiment de peur coulait dans tes veines pour la gente masculine. Ton père t’avait toujours dis de ne pas faire confiance aux hommes et comme toute bonne petite fille que tu étais, tu l’avais écouté. Les années avaient passées et ta mère vous avait quittés, la maladie que les docteurs avaient dit, elle n’avait pas été assez forte.

La relation avec ton père avait changé au fil des mois, il devenait plus tendre, beaucoup trop complice pour un père, son regard avait changé, s’était transformé pour laisser place au désir de la femme que tu étais devenue. Au fond de toi, tu savais que c’était malsain, cet homme t’avait élevé, il t’avait bordé le soir et à présent, il posait les mains sur toi de manière désirable, fiévreux. Ce n’était pas normal mais tu t’y étais faite, du haut de tes seize ans. La routine c’était ensuite installée pourtant quelques parts en toi, tu avais peur de cet homme dont tu t’étais tout de même épris au fil des ans.

Ta robe noir, seule dans un cimetière, tu ne savais plus trop où tu en étais, l’homme qui avait d’abord été ton père puis ton amant n’était qu’en fait qu’un agresseur, kidnappeur, bourreau. Mais, tu étais là, juste devant cette tombe où son nom était écris, un nom qui n’était pas le tiens.

« Fais comme chez toi, tu restes autant que tu veux d’accord. Tant que tu ne te sens pas prête à partir, tu restes ici mais on fera tout notre possible pour que tu puisses prendre ton indépendance et une vie normale. » Paxton Altman était ton protecteur attitré, il avait dix ans de plus que toi et c’était un homme tout à fait adorable, son métier lui collait à la peau. Tu lui souriais pour acquiescer ses paroles, nouvelle maison, nouvelle vie, tu allais habiter chez lui. « Merci Paxton. » «Appelles-moi Pax’ ». Tu souriais à nouveau, ça n’avait pas été facile au départ de lui faire confiance. Un homme, étranger à ta vie, ton cercle, venait te voir après la mort de ton père-amant, pour t’annoncer que l’homme qui t’avait élevé n’était pas celui qu’il prétendait être, que tu allais être prise en charge par les services sociaux malgré ta majorité. Au fil des semaines, tu avais appris à le connaître et à comprendre que ta vie n’avait été que des mensonges.
Et à présent, tu vivais chez lui, depuis des mois et les choses avaient changées pour toi.